Une valse avec le destin...

Une nouvelle herboriste :

Une fleur qui tombe sur le sol, un vase qui se brise, et le bruit des pas d’une personne qui court, voilà le bruit qui règne dans le temple de Prontera.
Une femme court, est-ce vraiment une femme ? Ce regard dans ses yeux nous donnent l’impression d’avoir à faire à une jeune fille perdue…
Elle court et pendant cette course effrénée elle se sent nue, cette sensation qui nous prend au plus profond de nous quand il nous manque un détail habituel à notre tenue, ou qu’on met quelque chose qui nous plait pas…
Elle court, comme dans son passé, mais cette fois elle sait où elle court, elle ne vas pas au hasard.
Elle serre très fort le petit sac dans lequel ses effets sont enfermés.

Dans la calèche qui va vers Payon, la demoiselle détache ses longs cheveux noirs aux reflets bleus corbeaux, et quitte son uniforme d’apprentie prêtresse pour une des longues robes très travaillée qu’elle coûd elle-même.
Quand elle quitte les toutes petites toilettes de la calèche et revient s’asseoir à sa place, les gens la trouvent transformée, son regard hésitant est devenu résolu.
Elle s’assoit gracieusement sur son fauteuil, et se demande si elle va réussir à trouver le sommeil pendant ce long trajet vers Payon, sûrement oui.

Une fois arrivée, elle se rends vers la petite boutique de médecine, ouvre la porte et hurle « Je suis rentrée Maman ».
Une grande femme blonde, ressemblant fortement à la demoiselle avec quelques années de plus, sourit en la voyant « Je savais que tu reviendrais Yuuko, car c’est ton destin, et tu sais très bien qu’on n’échappe pas à son destin.
_ Je voulais juste m’assurer que ce destin était bien le mien.
_ Qu’est ce qui t’en a convaincu ?
_ Si tu les voyais Maman, celui qu’ils prient est faux, ils ne prient qu’un pauvre humain qui leur lave le cerveau. Si tu les voyais, même leur prières sont fausses… Ils ont oubliés nos véritables dieux.
Ce ne sont que des semblant de magie divine qu’ils possèdent, nos plantes sont bien plus puissantes. »
Yuuko ferme les yeux avant d’ajouter d’une voix dans laquelle on peut entendre résonner toute sa détermination : « Tu as raison, mon destin est de soigner par les plantes, je vais donc apprendre ton savoir maman, ensuite, je t’aiderai à tenir la boutique parce que tu commences à ne plus t’en sortir seule. Mais je ne travaillerai qu’à mi-temps, je travaillerai aussi à l’hôpital de Prontera, ils manquent de médecins là bas, et une nouvelle façon de pratiquer médecine ne leur fera pas de mal.
Maintenant je suis bien convaincue que c’est notre façon de soigner qui est la bonne.
_ Je suis fière de toi Yuuko, je savais bien que tu avais du potentiel. »

La suite du discours n’est qu’à mi-mots, difficile à comprendre pour quelqu’un qui est étranger à ces deux femmes. Quelqu’un qui ne saurait pas que celle que Yuuko appelle "maman" n’est pas sa réelle mère. Quelqu’un qui ne sait pas la partie concernant l’enfance de Yuuko depuis qu’elle est arrivée à Payon, s’inventant une nouvelle identité, un nouveau passé, mais aussi dessinant elle-même son futur.
Elle le sait maintenant, c’est son destin de guérir les gens grâce à l’herboristerie.